Contons...

Nombre de messages : 158 Age : 42 Date d'inscription : 24/01/2007

Maître Chapelier avait enrubanné sa cape autour de moi. Et soudain, le noir. Un vent chaud me souleva et dans moins de temps qu'il ne faut pour le dire, j'étais dans les airs. Oui, dans les airs. Je ne voyais rien, mais je sentais mon corps voler. Comme le voyage sembla long! Je réussis à gratter dans la cape un tout petit trou. Et je vis les lueurs de villes et villages passer en dessous et les masses obscures de lacs et montagnes étendus bien loin en dessous de nous. Mais l'émerveillement dû à ce spectacle sidérant se nouait à une peur monstrueuse au creux de mon ventre. Où allais-je? N'était-ce pas un cauchemar? J'avais beau essayé de secouer la tête, non je ne me réveillais pas. Et le paysage continuait de défiler dans toutes ses formes fantastiques.

Pendant ce temps, à la maison, papa se trouvait encore sur le pas de la porte de ma chambre, vide, se demandant ce qu'il était venu chercher ici.... se grattant la tête d'un air dubitatif, il entendit sa femme l'appeler : "chéri, qu'est-ce que tu fais debout à cette heure-ci?"
-....heu, je ne sais plus en vérité, bon retourne te coucher, j'arrive de suite

Pendant que Maître Chapelier survolait les monts et les plaines s'éloignant avec son butin, c'est à dire moi, plus il s'éloignait, plus mes parents effaçaient de leur mémoire mon existence...
Je vous expliquerais plus tard, pourquoi je vous raconte tout cela comme si je l'avais vu de mes propres yeux....

Parce que pour l'instant, ne sachant toujours pas ce que me voulait cet homme rondouillard volant, je finis moi-même par être moins inquiet et de plus en plus émerveillé par le spectacle des villages endormis quelques heures avant l'aube.... mais ma mémoire elle ne s'effaça pas, je revoyais ma petite soeur dans les bras de maman, et j'entendais encore les réprimandes de papa à mon égard.... est-ce vraiment une punition que celle-là?

-tu te poses bien tant de questions, petit, il n'y a rien à comprendre là dedans, c'est ton destin que je te prenne avec moi...

Les premiers rayons du soleil esquissaient une jolie auréole au-dessus des montagnes vers lesquelles nous nous dirigions, et je compris qu'il me faudrait être très prudent, car ce monsieur-là savait lire dans mes pensées, à n'en point douter.

Nombre de messages : 158 Age : 42 Date d'inscription : 24/01/2007

L'atterrissage fut subit. Maître Chapelier, dont je ne connaissais pas encore le nom, plongea soudain sur un petit chalet perché dans une montagne, à l'écart d'un village. Je poussais un cri qui se fondit dans les cinq coups de cloches qui retentissaient de l'église. La descente fut si rapide que je compris à peine comment mes pieds avaient pu de nouveau toucher le sol. Maître Chapelier déroula la cape. Je fus surpris de la couleur de celle-ci: elle n'était plus noire, elle était devenue arc-en-ciel. Je regardai autour de moi, encore tout étourdi, fatigué, harassé de questionnements que je n'avais pas réussis à chasser. Maître Chapelier m'indiqua un lit douillettement préparé dans un coin de la pièce. Je vis cet oreiller moelleux, cette couette plumeuse et je m'y étendis dans un halo de brumes qui se faisaient de plus en plus épaisses en mon esprit.

je fis un rêve des plus merveilleux.... j'étais en train de voler comme un oiseau, parcourant un paysage lumineux et coloré, enrubanné d'un arc-en-ciel magnifiquement étincelant... je riais aux éclats parmi les aigles des montagnes qui me demandaient silencieusement de les suivre, ce que je fis sans une certaine excitation....
Au delà des cimes enneigées, un rayon de lumière irradiait vers le ciel au loin... je me suis retrouvé sur le dos d'un de ces aigles magiques, et nous avancions paisiblement, poussés par le vent qui sentait bon et dont le son évoquait une douce musique féérique, vers cette lumière qui émanait d'un château tout blanc, brillant et cristallin...

Nombre de messages : 158 Age : 42 Date d'inscription : 24/01/2007

Je fus réveillé par une odeur douce, inconnue jusqu'alors, apétissante. Justement, mon ventre criait famine. Quand mes yeux s'ouvrirent, ce fut pour découvrir que le soleil inondait la pièce, une pièce toute faite de bois. Sur une table, au milieu, une théière fumait, il semblait y avoir du pain et une bouteille d'un liquide jaune doré. Une voix s'éleva: "puisque tu ne dors plus, tu peux peut-être venir t'asseoir à latable." Je reconnus la voix, mais elle ne m'effrayait plus. L'homme à la cape arc-en ciel, se tenait près d'un évier, où il semblait préparer quelque chose. Je me levai et pris place. Le pain était sombre et son parfum se mêlait à celui du liquide doré qui ressemblait à un mélange de miel et d'huile de noix. L'homme s'assit en face de moi: "puisque tu te le demandes, je m'appelle Alinaï Augustus Chapelier, mais on me nomme Maître Chapelier." Et Maître Chapelier prit la bouteille et la versa délicatement dans un ramequin qu'il venait d'apporter. Il y plongea une cuillère et en tartina une belle tranche du pain brun. Je suivis à mon tour le geste.
"Aujourd'hui, je te laisserai découvrir un peu les lieux. Vas où bon te semble. Tu me poseras tes questions et me raconteras tes étonnements ce soir si tu le veux bien, quand le soleil déclinera. Mais tu dois avoir faim, manges: cela fait vingt-quatre heures que tu dors." Je ne me fis pas prier, j'engouffrai cette tartine dans mon bouche et humh, il semblait que je mangeais le mets le plus délicieux que je n'ai jamais connu. J'avais en moi beaucoup de questions, mais un sentiment fort que tout allait bien m'emplissait au fur et à mesure que je mangeais. Je sentais les picotements de peine en pensant à ma famille, mais j'avais l'impression que la texture de l'air était plus léger et que mon esprit était en paix.

Il faut que je te laisse un moment, profites bien du lieu. Tu verras, près de la clairière en contrebas, il y a une jolie cascade, mais je te demande juste une chose, ne traverse pas la rivière, reste sur ce côté de la berge....

Maître Chapelier me regardait droit dans les yeux en me prévenant, sa voix était douce mais son regard perçant que j'eu un frisson soudain.
Il n'attendit pas ma réponse, s'enveloppa de sa cape, et sortit.
Je me précipitai vers la fenêtre et découvris qu'il partit par la voie des airs, comme l'autre soir.... une nuée d'oiseaux le suivait jusqu'à ce que je ne puisse plus le distinguer, au loin à l'horizon...

Le soleil dardait sa chaleur et sa lumière sur les collines environnantes et je vis en effet la clairière dont il m'avait parlé.
Je sortis aussitôt de la maison, m'arrêta un instant sentant la douce brise me caresser le visage ainsi que le parfum sucré des fleurs, et un sourire au lèvres, je courus dans les champs pour aller explorer ce paysage charmant.

Nombre de messages : 158 Age : 42 Date d'inscription : 24/01/2007

Il était une fois une Belle qui ne savait choisir sa religion. Elle sait désormais qu'elle est catholique à vie, avec tous les démons que cela implique! Elle sait désormais que Dieu est toujours plus fort que le mal. Elle sait que la peine ne peut se donner contre les plus fragiles des armes. La Belle a des armes, et des armes qui se plument sur le dos des colombes.

La moitié d'un chat passe toujours par là, même si le Beau a une épouse et que cette épouse est généreuse.

Quand le Beau et son Epouse s'invitent ils dans un château à Mont Royal pour un nouveau voyage de noces.
Ne serait-il pas temps de boire une tasse de thé?